La plasticité cérébrale et le growth mindset

Un mythe s'est effondré pour notre plus grand bien: notre cerveau est plastique!


Alors qu'on croyait qu'on naissait avec un stock de neurones, qui disparaissaient au cours de notre vie peu à peu, voilà que les progrès de l'imagerie numérique des années 1990 (les IRM) nous a permis de vérifier que nous nous trompions : le cerveau est capable de se régénérer, de créer de nouvelles connexions, tout au long de notre vie.


Et ça change tout !


Cela signifie que notre cerveau est comme notre corps: il vieillit, mais si on l'utilise régulièrement, on le maintient en forme.



L'atteinte d'une nouvelle habitude grâce à la neuroplasticité

Non seulement, les maladies neurodégénératives telles que Alzheimer, ou la maladie de Parkinson, etc... peuvent être évitées ou largement réduites dans les sociétés..

Mais aussi..

Le développement personnel est possible pour tout un chacun. Et cela est renseigné scientifiquement.

Ce n'est pas - plus - une mode New Age basée sur des dérives sectaires et le besoin de remplir ses poches de gourous plus ou moins honnêtes.


Et oui, sans cela, je ne serai peut-être pas coach aujourd'hui... Car pour sûr, je n'aurais pas aimé travailler à l'aveuglette, ni dans l'espoir d'un possible effet placebo. Ainsi, mon travail d'accompagnement a un sens réel, car l'amélioration est possible avec de l'entrainement, comme au sport.


En quoi consiste cette plasticité cérébrale, cet entraînement du cerveau?

Tout simplement, il "suffit" de se fixer un objectif et de travailler en ce sens (et de se mouiller 😆)

Crédit photo pexels


Au début, votre tête (cerveau) résistera car elle préfère vous ramener tranquillement dans votre zone de confort, ou plutôt, dans votre zone de connaissance. En effet, la zone de confort n'est pas toujours ce qui est le plus confortable pour vous sur le long terme.


Exemple de l'addiction au travail


Imaginez que vous avez une addiction par exemple.

Dans le domaine du travail, pourquoi pas dire que vous êtes workaholic (et oui, c'est une addiction, une dépendance, tout comme la dépendance à l'alcool...):

Vous travaillez sans relâche, vous voulez faire vos preuves, plaire à votre chef, montrer que vous êtes doué, compétent, méritant, et pas regardant sur vos heures de travail.


Toutefois, vous êtes conscient que vous aimeriez passer plus de temps personnel avec vos proches, avec vos amis, votre famille...

Alors, vous voyez un coach pour vous aider. Si vous avez un coach Ericksonien, vous visualisez votre avenir idéal, et comment vous y prendre pour y parvenir.


Super, vous vous y mettez à fond...

Quelques jours...

et encore un peu....

et puis....

Plus rien...

Plus rien ne se passe...


Et là, vous vous dites: ça marchera jamais. J'arrête de faire des efforts...

Que s'est-il passé?



La métaphore de l'autoroute et du sentier plein de ronces


Vous circuliez en mode automatique sur une autoroute neuronale de votre cerveau, votre chemin principal qui vous faisait cravacher, encore et encore.

Et puis vous réduisez la cadence. Votre cerveau vous suit, il crée quelques nouvelles connexions neuronales permettent de tracer un tout petit sentier dans votre cerveau sur ce chemin de la réduction du temps de travail.

Mais clairement, votre cerveau n'est pas d'accord. Il veut que vous preniez l'autoroute. Pas le sentier qui est plein de ronces...

Vous vous obstinez quelques jours, et vous coupez les ronces.

Le sentier commence à être praticable.

Mais le cerveau préfère toujours que vous preniez cette autoroute: elle existe, prenez-là donc !


Là:

- soit vous l'écoutez, et les ronces vont repousser sur votre petit sentier, qui va bientôt disparaître.

- soit vous persévérez, et le petit sentier devient un large chemin, puis une petite route alors même que l'autoroute désertifiée commence à s'abîmer, à être défoncée, moins praticable.

Alors votre petite route finira par se transformer en votre nouvelle autoroute.

La persévérance


Vous l'avez compris: cela est faisable, mais cela prend du temps. Et il faut persévérer pendant cette période initiale, qui est la plus difficile.

C'est ça, le sevrage ! Qui a dit qu'on sortait d'une addiction en 1 jour?


Pour créer une nouvelle habitude, c'est pareil que pour une addiction. Un peu plus facile, car la mauvaise habitude est peut-être sur une route nationale plutôt qu'une autoroute...


Combien de temps faut-il pour créer une nouvelle habitude?


On disait qu'il faut 21 jours pour créer une nouvelle habitude.

Cette durée provient des observations d'un chirurgien plasticien, Maxwell Maltz, dans les années 1960. C'est le temps qu'il fallait à ses patients pour s'habituer à leur nouvelle apparence après une opération plastique. Et ce délai a été repris - et déformé- par beaucoup d'auteurs américains, notamment dans le développement personnel.


Plus récemment en 2009, Philippa Lally, chercheuse à l'University College de Londres a montré qu'il fallait
entre 18 et 254 jours (1 à 8 mois) pour créer une habitude.
Bien sûr, cela dépend de l'habitude, de la personne, etc...
Et en moyenne: 66 jours (2 mois).


Cela reste très raisonnable à l'échelle d'une vie.

D'autant qu'on n'est pas un interrupteur On/Off, mais on est sur un changement progressif.
Rappelez-vous: le sentier qui se transforme en chemin de plus en plus large au fur et à mesure que vous l'empruntez.


Cette durée permet de ne pas revenir en arrière.



Se fixer des objectifs SMART


Pour y arriver, le plus efficace est de se fixer des objectifs SMART:

- Spécifique: objectif précis

- Mesurable

- Atteignable

- Réaliste

- Temporellement défini



Par exemple: "je veux me remettre au sport" se traduira par:

- Je vais faire du sport 2 fois par semaine pendant 20 minutes durant 2 semaines

- Je vais faire du sport 2 fois par semaine pendant 30 minutes durant 3 semaines

- Je vais faire du sport 3 fois par semaine pendant 30 min durant les 5 semaiens restantes.

- Après, l'habitude devrait être prise et je pourrais éventuellement m'adapter. Si je sens que ce n'est pas le cas, je continue et je me fixe éventuellement 1 jour de plus, ou une durée plus longue chaque semaine.

Le growth mindset vs le fixed mindset
grâce à la neuroplasticité


Certainement, vous avez entendu parler du "Mindset".


Ce terme est très à la mode, et notamment chez les entrepreneurs, qui ont besoin d'un Mindset (état d'esprit) positif pour rester motivé, pour avancer, pour avoir confiance en eux et persévérer.


Plus précisément, ce qu'on cherche à acquérir, c'est le Growth Mindset.


Qu'est-ce?


En 2006, la psychologue Carol Dweck a popularisé les concepts de "Fixed mindset" et de" Growth mindset" dans son livre "Mindset: The New Psychology of Success.

En français, on traduirait ces deux termes par l'état d'esprit fixe et l'état d'esprit de croissance.


L'état d'esprit fixe est celui qui caractérise beaucoup d'entre nous car il est plus rassurant: nous nous racontons que nous sommes nés avec un potentiel inné et malgré tous nos efforts, nous ne pouvons pas changer grand chose. Nous sommes mal à l'aise devant le succès des autres, et nous acceptons mal le feedback. Nous nous focalisons sur les problèmes.


A contrario, l'état d'esprit de croissance permet de changer. Il caractérise ceux qui pensent que leurs compétences peuvent s'améliorer par l'effort, la répétition, les opportunités d'apprendre, et la persévérance, et le modèle de ceux qui réussissent.


La solution face à l'état d'esprit fixe: se débarrasser de ses croyances limitantes grâce à la neuroplasticité de son cerveau.


Un exemple:

- Au lieu de se dire, je ne suis pas bon.

- Dire :"Je ne suis pas bon - pour le moment".

Et pour cultiver l'état d'esprit de croissance,

- Se dire: "Et si..."?


Pourquoi peut-il être difficile de passer de ce fixed mindset au growth mindset?

A cause de notre réponse au stress.

Pour en savoir plus, voir mon article sur le stress, la théorie polyvagale et le système nerveux central.



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